dimanche 25 février 2007

L'heure juste

Louis a reçu une montre, cadeau classique, modèle design; une montre qui lui ressemble.

Je vous entends déjà sous-entendre que Louis est un retardataire et que c’est dans cette optique que j’ai choisi de lui offrir une montre. Pas du tout! Jules est distrait, donc il peut oublier bien des choses (y compris le temps…), mais il n’est pas retardataire.

Alors pourquoi une montre? Une façon symbolique de marquer le temps, de l’immortaliser un instant. Une façon pour moi de partager mon rapport au temps avec celui qui va l’égrener, le tuer, et le partager avec moi. De m’arrêter sur cet instant, cette image et d’en profiter pour le restant de mes jours, à commencer par aujourd’hui.

Mais bon assez de bla-bla, une image vaut 1 000 mots voici la montre. Qu’en pensez-vous?

La bague au doigt...



Hier soir, Jim et moi sommes allés dans un bon bistro montréalais (Continental) pour que je puisse lui faire officiellement la grande demande. Il y a bien eu une autre fois, plus officieuse. Mais celle-ci, c'est une autre histoire. Voici donc maintenant Jim, la bague au doigt.

Jules

Jim fera bientôt son devoir de citoyenne!

Jim vient à peine d’obtenir sa citoyenneté canadienne qu’elle est sollicitée pour accomplir son devoir de citoyenne. En effet, avec le déclenchement des élections au Québec le 21 février dernier, Jim pourra voter le 26 mars prochain pour la première fois en territoire canadien. Certes, il y a une certaine éducation politique à faire, mais ça c’est une autre histoire. D’ailleurs, je vous invite (particulièrement les Belges), à lui poser des questions sur nos mœurs politiques.

Jules

dimanche 18 février 2007

Mort d'un papa... et naissance d'un papa


Le papa de Thierry s'est éteint sans douleurs, chez lui, après un premier avertissement il y a près de 10 ans. Il souffrait d'emphysème et continuait de taquiner la cigarette de temps en temps. C’est son cœur qui a lâché et celui de Thierry qui a saigné. Le mien a enflé.

Thierry est mon ami d’enfance. Après mes parents et mon propre frère, c’est la personne que je connais depuis le plus longtemps. Et sur une vie, on les compte sur une main, les amis d’enfance. Thierry était enfant unique, et le voilà orphelin. Après sa mère il y a 4 ans, c’est son papa qui tire sa révérence. Comme un neutron sans orbite, comme une branche sans arbre, un bouchon dans l’océan, voilà pourquoi mon cœur enfle en pensant à Thierry aujourd’hui.

Je suis à 8 000 km et ces jours-là, je maudis la distance et si je croisais un génie, c’est l’ubiquité que je lui demanderais d’exaucer comme vœu. Pouvoir être là, tout proche, à noyer nos larmes dans un bol de chocolat chaud ou de café sans mot dire, mais être là. Que faire? Envoyer des fleurs, comme si ça séchait les larmes, envoyer des cartes de condoléances? Aucun mot ne peut remplacer un papa.

Thierry est enfant unique, mais aussi mon unique ami d’enfance. On prenait notre bain ensemble (la question qui subsiste et hante Jules, c’est « Jusqu’à quel âge? »). Son papa travaillait fort le jour et sa maman aussi, mais le soir; souvent il atterrissait à la maison et il se léchait les babines et les doigts devant un simple plat de poulet compote de pommes. Moi, je me roulais avec lui dans des tapis aussi épais que de la fourrure et j’écoutais ses voyages à Disney World avec admiration sur des musiques des années 70. On partageait tout, des fêtes d’anniversaires aux virus de garderie sans oublier les bons et les mauvais coups.

La vie était belle, simple et jamais on ne pensait que ça changerait. Je me rappelle du jour où ses parents ont déménagé à 5 km de chez nous. Un drame sans équivalent pour moi. Une meurtrissure sans nom, un coup vache de la vie. Une séparation ingrate qui fut surmontée par quelques allers et retours entre nos deux maisons. Je ne sais même pas comment il a vécu mon départ au Canada. Je me souviens aussi de vacances où nos tempéraments d’adolescents aventuriers avaient failli nous envoyer au fond du Lac Léman avec le navire familial de la famille Le Fort. Et que dire de notre 30e anniversaire fêté en stéréo au champagne pour l’occasion au Pin Pignon à Corroy-le-Grand.

Je me souviens surtout de ce soir d’octobre l’année dernière où Thierry est apparu dans mon cadre de porte à 22 h, à Montréal. Ça m’a pris un bon 20 secondes pour réaliser ce qui se passait. On ne s’était pas parlé depuis 5 ans et plus vu depuis 7. Il avait le cœur gros d’avoir perdu sa maman et quelques illusions au passage des ans. Après une nuit entière de bavardage à bâtons rompus, nous étions à jour et c’est à une cadence d’enfer que nous avons vécu les quelques journées passées sur le Nouveau Continent. Quand il est reparti, je pensais le croiser partout en ville. On s’est bien promis de ne pas se perdre de vue; après tout, ce n’était pas la première tentative de la vie pour nous séparer!

Aujourd’hui, Thierry est orphelin et son cœur saigne de n’avoir pu apprendre à son propre père que lui aussi il allait être papa. Et, comme au temps du partage des virus d’enfance, mon coeur contaminé enfle. Je suis sûre que tu feras un excellent papa Thierry et je pense à toi.


Comme des morceaux de Kleenex dans l'air

Depuis ce matin, il tombe des flocons gros comme des morceaux de Kleenex !
Et c’est sans compter les 25 cm qui se sont accumulés à terre dans la seule journée de mercredi.

Voici une semaine que je suis Canadienne, et je ne m'habitue toujours pas à certains facteurs, dont certains sont météorologiques. Au début, je me suis dit que ça viendrait, puis que ça passerait. Je me vois encore regarder tomber la neige toute la nuit avec une émotion non dissimulée. De la neige? Toute une nuit durant! Waow! C'était mon premier hiver et je n'en revenais tout simplement pas. Toute cette candeur, cette couverture blanche et croustillante comme le sucre quand on la piétinait, quelle magie. En mars de la même année, ma vision avait déjà nettement changé. Je levais la persienne et la simple vue d’une nouvelle bordée de m… blanche me levait le cœur.

Aujourd’hui, je reste perplexe.

Comment expliquer que mes journées préférées l’hiver sont celles journées où personne ne met le nez dehors, car il fait glacial. Moi, la simple idée d’avoir les narines qui picotent et les yeux éblouis par cette lumière m’enchante. J’affronte le froid avec un plaisir que certains qualifient de masochiste, n’écoutant que mon courage pour braver les éléments. Les -10, -20, -30 degrés amenez-en, je suis prête pour autant que ça rime avec ciel bleu.

Mais la magie de la neige s’est évanouie. Est-ce d’habiter en ville et d’avoir à écraser de la « sloche » à longueur de journée ou de me promener en funambule sur des trottoirs givrés et encombrés de bancs de neige? Est-ce ce ciel couvert et gorgé de flocons en devenir qui me gâche le plaisir?

Les flocons c’est vicieux. Ça tombe, on ne sait jamais combien de temps ni de cm, ils vous sautent au visage; il n’y en a pas un qui ressemble à l’autre! C’est éreintant, on ne voit plus ni où on va, ni sur quoi on marche. Seules quelques traces de pas qui s’effacent au fur et à mesure guident nos pas maladroits. On a l’impression d’être un petit Poucet égaré dans une légende inuite! Très peu pour moi, merci.

Ah! Puis confession pour confession, j’ai aussi eu une attaque de frites vendredi. Comme quoi, hein, les racines c’est profond. Ah! Nostalie quand tu nous tiens...

The Naked Lunch



Vous le savez notre mariage est sous le thème du cinéma. Le titre Jules et Jim a fait jaser. Certains ont douté de l'orientation de notre mariage. Ce que je peux dire c'est qu'il sera joyeux. À Montréal, pour les proches (familles, enfants et témoins), la cérémonie aura lieu dans un endroit qui reprend le titre d'un film de David Cronenberg (Crash, History of Violence) : Le Naked Lunch.

Heureusement, ce lieu n'a rien à voir avec l'univers fantastique et cru du cinéma de Cronenberg. Le Naked Lunch c'est un lieu de gastronomie, une boutique et un espace de dégustation réputé. Nous l'avons choisi parce qu'il permet de faire des réceptions intimes et que son apparence ressemble à une grande cuisine à aire ouverte ; au-devant de la boutique, il y a une immense table de réfectoire qui donne sur une immense cuisine.

Jules

lundi 12 février 2007

Maestro SVP !

Bon, en avant la musique. J'aimerais que vous m'aidiez à touver la bande sonore de notre histoire originale. Pour cela je vous propose un petit quiz.

Quel film vous fait penser à Jules, Jim ou les deux ? Pourquoi ? Une scène en particulier ?
Jim

dimanche 11 février 2007

Victoire du Canada !

Non ce n'est pas une victoire au hockey par Les Canadiens. Le nom de cette équipe rime plutôt avec défaite. D'aileurs, est-ce que les Belges savent jouer au hockey? Un beau sujet de lignes ouvertes à la radio. Avant que vous vous jetiez tous sur vos portables pour appeler la ligne ouverte de Ron Fournier, je dois préciser que je me tiens aussi loin que possible de tout ce qui peut ressembler à un match de hockey. D’ailleurs, c’est ce qui m’a probablement valu d’être banni à vie de la loge que notre compagnie possède au Centre Bell. La dernière fois et première fois que j’y suis allé, je n'ai non seulement pas regardé le match, j’ai poussé l'audace à suggérer de changer le canal sur la télévision qui retransmettait le match. Avec un tel comportement, je devrais être expulsé du pays.

Revenons à cette victoire du Canada. Vendredi dernier, Jim a passé le test ultime pour devenir citoyenne canadienne : chanter le « Ô Canada » sans fausses notes. Un match parfait! Tellement que la juge à l'assermentation est venue la féliciter.

J’espère que ce nouveau statut ne la privera pas de certains accommodements raisonnables. En effet, de ce côté de l’Atlantique, la notion des acommodements soulève les passions. Depuis qu’un conseiller municipal d’une petite ville du Nord du Québec a fait des déclarations plutôt farfelues (À voir! Note : ce n'est pas parce que l'on rit, que c'est drôle), nous sommes devenus le point de mire des grands médias internationaux et le sujet de railleries pour plusieurs (écoutez cet extrait audio de CNN). Andy Warhol a dit que nous avions chacun droit à nos quinze minutes de célébrité. Honnêtement, il y a des 15 minutes qui devraient être effacées.

Dans la foulée de cette controverse, je ne voudrais pas que la nouvelle citoyenneté de Jim, brime son devoir d’importer en quantité du chocolat belge. C’est tout à à fait raisonnable. Je ne souhaite surtout pas que cela devienne un sujet de la commission parlementaire mise sur pied par le gouvernement du Québec. Il ne s’agit que de petits accommodements : des tablettes de chocolat au lait Côte d’Or ou de la pâte à tartiner Côte d’Or (moins de 2,25 euros chez Delhaize).

Jules

jeudi 8 février 2007

Et vous ?

C'est fou le nombre de questions que je peux me poser ces derniers temps.
Par chance, j'épargne mon entourage et j'en garde une demi centaine pour moi.
Mais cela dit, laissez-moi vous poser celles-ci :

C'était comment pour vous ? Votre mariage ou votre engagement, peu importe.
Et la « grande demande », de quoi ça avait l'air ?
Quelles sont les choses que vous ne referiez pas ?
Et celles qui sont à marquer d'une pierre blanche ?

Allez, aidez-moi; racontez un peu !
Jim

mardi 6 février 2007

Des nouvelles des enfants!

J'entends déjà les voix sur le Web. Pas marié et déjà ils ont deux enfants! En fait, c'est la contribution de Jules à l'union, soit une fille et un garcon : Elizabeth et Simon. Les deux ont pris leur propre résidence, il y a déjà quelques années. Donc, voici pour nos amis belges et autres, quelques infos sur cet aspect de la vie de Jules.

Elizabeth (26 ans), la plus charmante et la plus jolie des deux (il y a beaucoup de sa mère), a un diplôme en design de mode et elle en plein milieu d'une formation en photographie au Collège Dawson. D'ailleurs, vous pouvez voir ses travaux sur son blogue photo et, sur un autre blogue, les préparatifs de l'expédition photo qu'elle planifie à La Havane à la fin du mois de mars. Son chum Simon (à ne pas mêler avec mon fils) fabrique des sites Web et joue dans un groupe rock indie qui s'appelle Natasha. Betsy vit dans le quartier de la Côte-des-Neiges à Montréal.

Simon (24 ans), le plus charmant et le plus beau des deux, est présentement en deuxième année de littérature à l'Université du Québec à Montréal. Il est aussi membre d'un groupe rock indie : Léopard et moi. Il habite dans un immense loft situé au nord d'Outremont et juste à la limite du quartier Parc-Extension.

Jules et Jim